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Bureau de presse

Athènes, le 12 mai 2021

Réunion de la commission ad hoc de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe avec une délégation multipartite grecque sur la situation des migrants en Grèce

Une réunion a eu lieu au Parlement hellénique entre la sous-commission ad hoc pour une visite d'information en Grèce, de la Commission des migrations, des réfugié(e)s et personnes déplacées de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) et une délégation multipartite de la commission permanente de l'administration publique, de l'ordre public et de la justice du Parlement hellénique. La réunion a été présidée par le député suisse Pierre-Alain Fridez (SOC - président de la commission susmentionnée) et en présence du député autrichien Eduard Köck (EPP/CD). Les membres de la délégation multipartite étaient : Maximos Charakopoulos (président de la Commission, Nouvelle démocratie), Tasos Chatzivasileiou (Nouvelle démocratie), Georgios Katrougalos (SYRIZA), Sokratis Famellos (SYRIZA), Georgios Kaminis (Mouvement pour le changement), Liana Kanelli (Parti communiste de Grèce), Konstantinos Chitas (Solution grecque) et Foteini Bakadima (DiEM25).

Dans son intervention, M. Charakopoulos a indiqué la nécessité d'actualiser la Déclaration UE-Turquie et a souligné que « sans une solidarité européenne concrète, aucun pays n'est en mesure de faire face aux flux de migrants et de réfugiés que nous avons observé dans les années avant la pandémie. Surtout la Grèce, qui n’a pas un voisin avec lequel elle peut coopérer avec sincérité et confiance, mais elle a la Turquie de M. Erdogan, qui instrumentalise la question des migrations pour ses propres objectifs politiques. Toute l’Europe en a été témoin au printemps 2020 dans la région d'Evros, où les institutions étatiques, comme la gendarmerie turque, ont aidé des milliers de migrants à pénétrer sur le territoire grec ». Il a souligné que la même chose se déroule pendant ces derniers joursavec des bateaux de migrants en provenance de Libye qui sont poussés vers Lampedusa en Italie. En effet, la Turquie a été agacée par la demande de retrait de l'armée et des mercenaires jihadistes qu'elle a transférés en Libye. Malheureusement, cela se produit également dans la mer Égée, où les garde-côtes turcs accompagnent les bateaux de migrants dans les eaux territoriales grecques et n'hésitent pas à être agressifs, à la fois contre l'autorité portuaire grecque et contre les navires FRONTEX. Il est également bien connu que la Turquie ne fait rien pour arrêter les flux de migrants traversant son territoire ;au contraire,elle fournit des incitations pour le transit, en particulier en provenance du continent africain, avec des billets bon marché et des voyages sans visa, afin de les diriger vers le littoral et puis vers les îles grecques. Toutes ces années, malgré sa petite taille et la situation économique difficile, la Grèce a essayé de remplir adéquatement ses obligations envers les vagues de réfugiés. Malheureusement, il n'en est pas pareil pour de nombreux États membres de l'UE qui n'acceptent même pas les mineurs non accompagnés sur leur territoire, ce qui invalide pratiquement la solidarité européenne.

Le chef de la délégation grecque a souligné que la nouvelle politique européenne des migrants / réfugiés devra intégrer certaines conditions préalables de base, à savoir :

a. Le contrôle de ceux qui souhaitent entrer en Europe doit être effectué en dehors de l'UE
b. La relocalisation proportionnelle de ceux qui demandent une protection internationale vers d'autres États membres doit être obligatoire
c. Le mécanisme de retour doit être uniforme pour l'ensemble de l'UE et des sanctions ou une aide financière doivent être prévues pour les pays d'origine en fonction de leur comportement.
d. Des sanctions directes doivent être imposées aux pays qu'il est prouvé qu’ils instrumentalisent la question des migrants

En concluant, M. Fridez a félicité la Grèce pour la gestion efficace de la question des mineurs non accompagnés. Il a évoqué la nécessité d'une assistance immédiate aux pays qui envoient des migrants et s'est prononcé contre les refoulements, car ils constituent une violation des droits de l'homme.

M. Köck, après avoir signalé les conditions vraiment améliorées dans les installations d'accueil, a évoqué la nécessité de renforcer la solidarité entre les États européens, afin de répartir équitablement les réfugiés. Ensuite, il a souligné le problème de la traite des êtres humains et la nécessité urgente de le résoudre.

Dans son intervention, M. Katrougalos a déclaré que la Grèce respecte le droit international et aspire à des sociétés ouvertes. En ce qui concerne le processus d'asile, il a noté qu'il existe une coopération entre les parties pour résoudre tout retard dans le processus d'octroi. En ce qui concerne les refoulements des migrants, il a souligné que la Grèce respecte les droits de l'homme, cependant, si de telles plaintes se déposent, elles doivent faire l'objet d'une enquête.

M. Kaminis a évoqué les charges disproportionnées que la Grèce subit par rapport à d'autres États et a souligné la nécessité de réviser le traité de Dublin.

Mme Kanelli a qualifié la Déclaration UE-Turquie d’atrocité, car elle tourne les points chauds en structures permanentes. Elle a souligné que le rôle du Conseil de l'Europe est de mettre l'accent sur l'Europe des peuples.

M. Chitas a évoqué la nécessité de réduire les actions incontrôlées des ONG et a noté que les refoulements de migrants sont autorisés dans les cas de protection de la sécurité publique et de la santé publique.

Mme Bakadima a qualifié la question des migrants de crise humanitaire dont la résolution nécessite la solidarité et la coopération efficace de toutes les parties. Elle a également souligné la nécessité d'intensifier les efforts communs pour éliminer le phénomène d'instrumentalisation des migrants.

Lors de sa conclusion, M. Charakopoulos s'est dit satisfait de la « déception positive » des membres de la commission d'enquête, car la situation dans les îles est bien meilleure qu’elle ne l’était avant. Concernant les « prétendus retours de l'autorité portuaire et de FRONTEX », comme il l'a dit, rien n'a été prouvé par les contrôles de la Commission européenne, puisqu'il s'agit de propagande turque et de rumeurs des ONG louches. Il a également noté les progrès accomplis dans l'octroi de l'asile depuis la modification de la législation pertinente. Enfin, il a critiqué la réticence d'Ankara à mettre en œuvre la Déclaration UE-Turquie et a souligné son interprétation arbitraire par les autorités turques, qui refusent d'accepter les migrants qui sont déplacés à l’arrière-pays pour décongestionner les îles.

 

 

 

 


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