Bulletins de presse
Athènes, le 7 juin 2021
Ouverture au public de l’exposition d’art contemporain « PORTALS | PORTAILS » à l’ancienne usine publique de tabac
Vendredi 11 juin, le bâtiment emblématique de l’ancienne usine publique de tabac ouvre ses portes pour la première fois, présentant un nouveau centre culturel contemporain à Athènes, ouvert à tous. Ce projet est le résultat d’une collaboration entre le Parlement hellénique et NEON pour commémorer le bicentenaire de la guerre d’indépendance grecque.
Le nouvel espace culturel de 6 500 m2, rénové grâce au financement de NEON, abritera une exposition collective internationale intitulée « Portail | Πύλη », et met en vedette 59 artistes de 27 pays dont 15 nouvelles installations in situ commandées par NEON. En ce moment propice, où en même tempson commémore la guerre d’indépendance grecque et on traverse la pandémie, l’exposition aspire à engendrer de nouveaux messages, idées et réflexions sur la création artistique contemporaine, à travers le prisme d’une nouvelle réalité composée de changement et de perturbation. L’exposition « Portail | Πύλη » est organisée par Elina Kountouri, directrice de NEON, et Madeleine Grynsztejn, directrice du Pritzker Museum of Contemporary Art de Chicago.
Le président du Parlement Constantin Tassoulas déclare : « L’espace historique de l’ancienne usine publique de tabac, un site qui a été rénové grâce au financement et à l’initiative de NEON et de son fondateur Dimitris Daskalopoulos, est l’espace idéal pour accueillir une exposition aussi intéressante. Sa taille et sa structure, ainsi que le remodelage global effectué par NEON, en font l’environnement le plus fonctionnelet le plus approprié pour mettre en valeur maintes événements culturels de la meilleure manière.
Grâce à cette collaboration efficace entre le Parlement hellénique et NEON, deux objectifs très importants sont atteints. Le premier est la mise à niveau de l’espace emblématique de l’ancienne usine publique de tabac, qui abrite aujourd’hui les trésors imprimés de la Bibliothèque et l’Imprimerie du Parlement. Cet espace, un exemple classique de l’architecture industrielle du siècle dernier, est transformé en un environnement entièrement fonctionnel et accueillant, capable d’héberger des expositions de haute qualité esthétique, telles que l’exposition d’art contemporain« Portail | Πύλη », tout en soulignant l’importance de l’utilisation et de la réutilisation des espaces publics pour la mise en œuvre de programmes de haute qualité.
Le deuxième objectif atteint est que cette exposition donne au public l’occasion de connaître à la fois l’intérieur de l’usine de tabac – unpoint de repèreper se, classé site de préservation historique par le ministère de la Culture – et un aspect d’art dont l’admiration et la jouissance ne sont pas un privilège et dont les créations ne sont pas exposées à huis clos. L’art, selon notre Constitution, est libre et l’État doit veiller à sa promotion et à l’accès égal pour tous. Avec cette exposition et la collaboration entre les secteurs public et privé, à savoir entre le Parlement hellénique et l’Organisation NEON, nous surmontons l’obstacle qui empêchait autrefois les citoyens d’accéder au monde merveilleux de l’art, et nous plaidons pour que l’accès soit un droit inaliénable pour tous. »
Dimitris Daskalopoulos, fondateur de NEON, note : « Depuis sa fondation, NEON aspire à rapprocher l’art contemporain des citoyens, à connecter notre vie quotidienne avec l’espace public urbain de manière disruptive. Au cours des huit dernières années, nous avons présenté 28 expositions dans 25 lieux différents, en collaboration avec des entités publiques et privées en Grèce et à l’étranger. En 2021, au bicentenaire de notre lutte pour un État grec indépendant et souverain, nous avons coopéré avec le Parlement hellénique, la principale institution démocratique du pays. Nous avons rénové 6 500 m2 de l’emblématique ancienne usine publique de tabac que nous livrons fièrement à la ville et à ses habitants sous la forme d’un nouveau centre culturel, de rassemblement, d’éveil et de réflexion.
L’exposition se déroule à un moment particulier, dans une époque de réflexion sur la conscience de soi au niveau national et, en même temps, de réflexion universelle liée aux changements rapides. Nous avons choisi l’ancienne usine publique de tabac parce que c’est un bâtiment qui va de pair avec l’histoire de ce pays – uneimmense trajectoire de développement, de défis, de controverses, de tensions politiques et sociales.
Par cet effort, nous cherchons à souligner l’importante dimension du développement de l’art et à mettre en évidence notre créativité contemporaine. Je suis convaincu que l’art contemporain nous permet de suivre activement avec notre époque et d’évoluer consciemment dans un monde qui change à grande vitesse. »
Selon Elina Kountouri, directrice de NEON et commissaire de l’exposition, « En 2021, au cours de notre collaboration avec le Parlement, nous avons prévudans l’ancienne usine publique de tabac un espace non hiérarchique, un espace de convivialité, où les stratégies sociales et politiques sont repensées et reconstruites. Par sa rénovation, nous gardons vivants les souvenirs de l’histoire du bâtiment et nous ouvrons un nouveau chapitre, soitun centre culturel moderne et accessible.
59 artistes de 27 pays et de milieux culturels divers se rencontrent a l’exposition Portail | Πύλη, pour construire une communauté d’idées; leurs œuvres deviennent les témoins et les porteurs de la nouvelle normalité, d’une histoire qui demande à être entendue. »
Madeleine Grynsztejn, directrice du Pritzker Museum of Contemporary Art de Chicago et co-commissaire de l’exposition, déclare : « L’ouverture de l’ancienne usine publique de tabac, un nouveau lieu culturel pour la nouvelle ère, se déroule à un moment où le regard critique de notre histoire se tourne vers les musées. Des voix provenant de l’intérieur et de l’extérieur des musées, au niveau local, national et international, appellent ces institutions à réexaminer leurs structures (qui sont d’origine européenne) et la manière dont elles servent leur public. Ce moment de rupture est une occasion idéale pour un nouveau type d’institution culturelle, qui offre l’opportunité de se libérer des formules dépassées qui constituent les conventions de nombreux musées. »
L’exposition Portail | Πύλη
L’exposition se déroule dans toutes les zones rénovées du bâtiment :l’atrium, les halls et les mezzanines, les salles de bains, l’ancien bureau de douane, les abords ainsi que sur le toit et la façade du bâtiment et sur la colline de Kolonos.
Les œuvres de 59 artistes de 27 pays, d’origine et de références différentes, dont 15 nouvelles œuvres spécialement conçues pour le site, seront présentées dans l’exposition collective. Parmi eux, 18 artistes grecs exposent de nouvelles œuvres ou des œuvres dont la forme et la présentation a été renouvelée pour s’intégrer au milieu spécifique.
De nouvelles œuvres ont été commandées aux artistes Anastasia Douka, Brendan Fernandes, Elif Kamisli, Panos Kokkinias, Chrysanthi Koumianaki, Glenn Ligon, Maria Loizidou, Teresa Margolles, Ad Minoliti, Duro Olowu, Gala Porras-Kim, Michael Rakowitz, AlexandrosTzannis, AdriánVillar Rojas et Danh Võ.
L’inspiration de l’exposition provient d’un article de l’auteur Arundhati Roy, selon qui « La pandémie est un portail, une passerelle entre un monde et le suivant». Considérant que la fracture créée par la pandémie au niveau individuel et collectif ouvre un portail, c’est à nous de gérer notre transition à travers celui-ci. « Nous pouvons choisir de le traverser en traînant derrière nous les carcasses de nos préjugés et de notre haine, notre avarice, nos banques de données et nos idées mortes, nos rivières mortes et nos cieux enfumés. Ou nous pouvons le traverser légers, avec peu de bagages, prêts à imaginer un autre monde », suggère-t-elle.
L’exposition représente un pluralisme d’idées et aborde des questions liées à la collectivité, à la compréhension culturelle de l’histoire et de la politique, à l’espace public et à notre passé, notre présent et notre avenir communs.
Sur la façade du bâtiment, une œuvre d’art de Nikos Navridis accueille la ville et les visiteurs. À l’extérieur du bâtiment, nous trouvons deux nouvelles commandes : Brendan Fernandes fait référence au besoin humain de communication à travers son performance, tandis que ChrysanthiKoumianaki active la zone environnante et la colline de Kolonos.
L’Atrium est l’espace public central du bâtiment, l’ « agora » de l’exposition. L’espace public où les communautés, les mouvements sociaux et les gestes symboliques coexistent pour former des souvenirs communs. On y trouve des œuvres de Steve McQueen et d’El Anatsui, tandis que deux nouvelles œuvres de Maria Loizidou et Glenn Ligon qui réfléchissent à la dimension collective et culturelle de l’histoire et de la politique. Des histoires compliquées s’écrivent sur l’installation de Danh Võ, la troisième commande à ce bâtiment. Pour lui, tout, l’architecture, les plantes, les sculptures et les reliques, est déjà chargé.Dans la cour intérieure de l’usine de tabac, l’installation de Võ crée un espace public supplémentaire. L’atrium est un hommage à un monde qui a besoin de guérison et d’unité.
Les œuvres d’art situées le long du couloir utilisent le langage comme élément d’identité, de négociation ou d’aliénation, créant des « portraits » à travers des sons, des mots, des cartes et des journaux. Dans les deux nouvelles commandes présentées ici, Michael Rakowitz explore la politique et le nationalisme dans un projet géopolitique d’actualité, en se référant également à la Carte de Grèce de 1797 de Rigas Velestinlis, tandis que Teresa Margolles se concentre sur les grostitresdes journaux comme moyen de percevoir la brutalité de la réalité. En outre, Shilpa Gupta et Felix Gonzalez-Torres utilisent les mots comme élément de définition de la mémoire. D’autre part, à travers l’artisanat, les sculptures et les textiles, Adriana Varejão, Sonia Gomes et Solange Pessoa, trois Brésiliennes de générations différentes, transmettent la riche histoire de la région et du colonialisme.
La salle 1 est dominée par le concept d’équité en relation avec le travail, la justice sociale et les ressources financières. Kutluğ Ataman et Adam Pendleton soulèvent les questions de justice sociale et d’égalité raciale. L’œuvre de Jannis Kounellis fait écho aux conditions de travail de l’espace industriel, tandis que Maria Papadimitriou et Anastasia Douka font référence aux politiques de l’emploi et à l’ingénierie.
Sur la mezzanine de la Salle 1, des voix de femmes du monde entier partagent le sol avec des œuvres d’Ed Ruscha et de VangelisGokas. La nouvelle commande d’Elif Kamisli porte un regard féminin, sous la forme de son journal intime, sur le statu quo politique en Turquie, tandis que Gala Porras-Kim recourt à des pratiques muséologiques pour représenter une réalité hypothétique. Là, on rend hommage aux multiples vies de femmes puissantes, dont le parcours exprime une foi profonde dans le monde qui les entoure et témoigne d’une compréhension aiguë de la condition humaine. Les œuvres des artistes pionniers Marisa Merz, Alex Mylona, Erika Verzutti et Dana Schutz sont exposées à côté d’autres œuvres réalisées par une jeune génération d’artistes représentée par Sidsel Meineche Hansen, Tala Madani et Myrto Xanthopoulou.
La salle 2 présente le développement de réseaux informels (un effet secondaire de la pandémie puisque les contacts en personne ont été considérablement réduits), démontrant le pouvoir des connexions sociales. Les artistes ont toujours survécu grâce à ces réseaux de solidarité et d’interdépendance des moyens et des idées. Dans cette salle, les œuvres de Louise Lawler, Elias Sime, Jannis Kounellis, Liliane Lijn et Daphne Wright soulignent la variété des relations qui nous relient et forment un « réseau informel » fait de dynamisme, d’histoires urbaines et de récits personnels.
Sur la mezzanine de la salle 2, Cornelia Parker rend hommage à la « Magna Carta » de 1215, symbole des droits et des libertés. La broderie de la Magna Carta sur Wikipédia,de 13 mètres de long, à l’entrée (telle qu’elle est apparue lors du 799e anniversaire de la Magna Carta, le 15 juin 2014) a été réalisée à la main par des personnes de provenances différentes : détenus, militants, politiciens et membres de l’appareil judiciaire.
Dans la salle 3, les œuvres explorent les questions de confiance et d’intimité à travers diverses représentations d’identité et de foyer. Do Ho Suh, Robert Gober, Apostolos Georgiou et Christiana Soulou évoquent la confiance et la méfiance à l’égard de la maison, de la famille et des rêves d’enfance. Les œuvres de Paul MpagiSepuya et de Francis Picabia renvoient aux idées de la portraiture, de l’érotisme et du corps, qu’il soit exposé ou caché. Les vies et les histoires des femmes en tant qu’héroïnes invisibles sont représentées par les artistes Toyin Ojih Odutola, Billie Zangewa et Joana Choumali, qui utilisent la peinture et la broderie sur des tableaux.
La salle 3 Mezzanine raconte les conditions de vie dans un loft : une étrange combinaison de confort et d’inconfort, de romance, d’utilité et de souvenirs. La nouvelle commande à Alexandros Tzannis porte sur les éléments de la structure intérieure du bâtiment, en illuminant ses bords et ses coins. Nikos Alexiou, Vlassis Caniaris et Erika Verzutti créent des souvenirs, des peurs et des émotions inexplorées.
Dans la salle de bains, la nouvelle commande d’Ad Minoliti perturbe symboliquement la séparation entre les deux sexes, pour rappeler l’existence d’autres identités, tandis que DimitriosAntonitsis remet en question l’idée d’une uniformité souhaitée ou acceptée.
Dans la salle 4, Adrián Villar Rojas revient à Athènes avec une nouvelle commande représentant visuellement le globe pendant la pandémie, enregistré en direct par les caméras web autour du monde.
Dans la salle 5, les œuvres de Kostas Bassanos, Kapwani Kiwanga, Anna Tsouhlarakis, Jeffrey Gibson et Eirene Efstathiou explorent le thème de l’insécurité provoquée parla fin probable, dystopique et inconnue de notre niveau de vie commun. La nouvelle commande de Panos Kokkinias raconte une histoire qui fusionne plusieurs images indépendantes, à la façon que les personnes déplacées portent en elles plusieurs histoires différentes.
Le bâtiment de l’ancien bureau des douanes est occupé par une nouvelle commande de Duro Olowu. Son intervention artistique comprend des sculptures texturales, des peintures, des papiers peints à motifs vidéo et des lettrages muraux pour créer un environnement qui utilise différentes idées de migration et de mouvement afin de révéler des histoires cachées dans la politique et l’art. Comme il le dit lui-même, il crée « des interventions, des conversations et des présences dans des salles vides ».
En décembre 2021, le sous-sol du bâtiment sera activé avec la performance de Dimitris Papaioannou, Sisyphus/Trans/Form (2019).
Parallèlement à l’exposition physique, un « portail » en ligne a également été créé: l’application mobile gratuite NEON permet aux visiteurs virtuels de parcourir l’exposition, de voir et de connaitre les œuvres et les artistes, et de recevoir des notifications sur les événements parallèles de l’exposition. Les utilisateurs de l’application pourront réserver leur visite à l’exposition conformément aux dernières directives en matière de santé publique.
L’application NEON est disponible pour iOS et Android.
Portail | Πύλη enpratique
Adresse : Ancienne usine publique de tabac - Bibliothèque et imprimerie du Parlement hellénique
218, avenue Lenorman, Athènes
Durée : 11 juin - 31 décembre 2021
Horaires d’ouverture :
11 juin - 30 septembre 2021
Lundi et mardi : Fermé
Mercredi, vendredi, samedi : 12.00-20.00
Jeudi : 12.00-21.00
Dimanche : 11.00-14.00 & 17.00-21.00
1er octobre - 31 décembre 2021
Lundi et mardi : Fermé
Mercredi et samedi : 11.00-19.00
Jeudi et vendredi : 12h00-20h00
Dimanche : 11.00-17.00
Entrée libre
Veuillez noter que, conformément aux directives de santé publique, l’accès à l’exposition se fait uniquement au moyen d’un billet à heure fixe, réservé à l’avance sur neon.artsvp.co.
Pour plus d'informations, veuillez consulter neon.org.gr/en (en anglais)
Veuillez accéder à l'événement ici (vidéo en grec)
Photos haute résolution
Documents d’accompagnement
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