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Athènes, le 3 juin 2022

Discours du Président du Parlement hellénique à la fin de la session plénière de l’Assemblée parlementaire du Processus de Coopération en Europe du Sud-Est

La clôture de la 9e session de l'Assemblée parlementaire du Processus de Coopération en Europe du Sud-Est (AP SEECP) a été annoncée par le Président du Parlement hellénique, M. Constantin Tassoulas, dans un discours adressé aux délégations des 12 parlements participant à cette organisation régionale.

M. Tassoulas a souligné que «la Grèce œuvrera avec constance et fermeté en faveur de la perspective européenne de l'Europe du Sud-Est, car nous pensons que c'est la seule façon d'assurer à long terme la paix, la réconciliation, la démocratie et la prospérité de nos peuples». Il a souligné que «le défi inattendu (d'un conflit militaire au cœur de l'Europe), combiné à la concurrence croissante de puissances (tierces) non européennes dans notre région, nous oblige à renforcer notre coopération afin de préserver la paix et la stabilité. De nouvelles garanties et de nouvelles initiatives sont désormais nécessaires, étant donné que cette invasion (de l'Ukraine par la Russie) remet en question toute l'architecture de sécurité de l'après-guerre».

 

Le Monténégro assumera la présidence de l'organisation pour l'année à venir.

 

Discours de clôture du Président du Parlement hellénique :

 

Chers collègues,

Nous concluons aujourd'hui les travaux de la 9e session plénière de notre Assemblée sous la Présidence grecque en exercice, qui s'est déroulée dans un contexte de guerre au cœur de l'Europe.

Malheureusement, la menace considérée par l'Europe comme impensable et impossible s'est finalement produite : la guerre.

Et cela nous rappelle - comme l'a remarqué avec justesse un autre politicien grec - que l'humanité, bien qu'elle se considère comme post-moderne, reste pratiquement archaïque.

Nous traversons donc une épreuve dure, grave, sans précédent, car notre génération n'avait jamais rencontré un tel défi. L'humanité vit peut-être le moment le plus dangereux de son histoire moderne.

Ce défi inattendu, ainsi que l'antagonisme croissant des puissances (tierces) non européennes dans notre région, exigent un renforcement de notre coopération pour servir nos objectifs de maintien de la paix et de stabilité. Il est urgent de mettre en place de nouvelles garanties et de nouvelles initiatives, car cette invasion remet en question toute l'architecture de sécurité de l'après-guerre.

Les Balkans occidentaux doivent rejoindre l'Union européenne et les processus en ce sens doivent être accélérés. Les pays candidats doivent accélérer les réformes nécessaires pour se rapprocher de l'acquis européen, et l'UE, à son tour, doit travailler de manière distincte et coordonnée, et aller clairement au-delà de la «voie sûre» et approuver l'approche dite «out of the box».

Les Balkans occidentaux constituent l' «arrière-pays économique» de la Grèce et l'un des domaines d'activité les plus importants de notre communauté d'affaires. Dans le même temps, l'UE est le principal partenaire politique, économique et commercial des Balkans occidentaux. Le Plan économique et d'Investissement (PEI) de la Commission européenne prévoit désormais un soutien financier sans précédent, mobilisant environ 30 milliards d'euros au cours des sept prochaines années.

La Grèce s'engage fermement à œuvrer sans relâche en faveur de la perspective européenne et euro-atlantique de l'Europe du Sud-Est, car nous pensons que c'est le seul moyen d'assurer à long terme la paix, la conciliation, la démocratie et la prospérité de nos peuples.

La coopération régionale dans tous les domaines, que ce soit par le biais d'organisations régionales ou de divers autres dispositifs, est l'outil le plus efficace pour le développement socio-économique et la stabilité, la sécurité et les relations de bon voisinage.

La crise énergétique et inflationniste simultanée que nous connaissons qui résultent de la crise pandémique et de la guerre en Ukraine, nous pousse à rechercher ensemble des solutions pour protéger les revenus de nos ménages.

L'augmentation du coût de la vie comporte le risque de déstabiliser la démocratie, car les voix populistes et les démagogues zélés trouveront un terrain fertile pour «agir», mais certainement pas au bénéfice des citoyens. Notre principale préoccupation doit être de protéger la démocratie parlementaire libérale et de repousser les voix du populisme et de la démagogie.

L'Occident, dans toutes ses manifestations, et malgré toutes ses faiblesses et ses erreurs, reste de loin l'arène du développement d'une vie libre, démocratique et prospère. Nous tous, représentants du parlementarisme, devons trouver des solutions pour faire face aux défis futurs, qui sont divers, complexes et persistants ; préserver la paix et la sécurité, s'attaquer au changement climatique, réduire les inégalités, faire face aux infox, renforcer les institutions démocratiques et l'état de droit, et lutter contre toutes les formes de discrimination n'en sont que quelques-uns.

Distingués membres de l'Assemblée,

L'éclatement de la guerre en Ukraine, révèle tristement non seulement que le destin des êtres humains n'est pas contrôlé par la raison comme outil principal de résolution des conflits, mais aussi que le cours de l'humanité régresse à des instincts sombres et primitifs. Espérons et luttons tous pour un rétablissement rapide de la paix.

L'issue de cette guerre doit envoyer un message fort contre l'agression de tous les dirigeants autoritaires : le révisionnisme historique et l'agression ouverte enfreignant le droit international ne seront pas tolérés par la communauté mondiale des États démocratiques. Nous ne permettrons pas au langage de l'hostilité, du révisionnisme et de la nostalgie impérialiste de prévaloir.

J'espère que la présidence grecque de l'AP SEECP, dont les résultats ont été présentés précédemment par le ministre des Affaires étrangères, a été productive. Il est de notre devoir, en tant que parlementaires, femmes et hommes, de rester unis et de continuer à travailler avec prudence, responsabilité, perspicacité et dévouement, afin de façonner un avenir meilleur pour nos peuples et, surtout, pour la jeune génération.

Avec ces pensées, je déclare la 9ème Session plénière terminée et je souhaite tout le succès possible au Parlement du Monténégro en vue de sa prochaine présidence en exercice pour le nouveau mandat 2022-23.





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