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Bureau de presse

Athènes, le 10 avril 2022

Discours du Président du Parlement hellénique lors de la session de printemps de la Commission permanente de l’AP-OTAN

 

La session de la Commission permanente de l’AP-OTAN, qui se tient au Parlement hellénique, a été inaugurée par le discours du Président du Parlement hellénique, M. Constantin Tassoulas.

Le Président du Parlement a souligné :

C’est un grand plaisir et un honneur, en tant que Président du Parlement hellénique, d’accueillir, au cœur du parlementarisme grec, au cœur de la Démocratie Hellénique, en séance plénière de la délégation nationale grecque, le distingué Président de l’Assemblée parlementaire de l’OTAN, député américain de l’État de Virginie M. Gerald Connolly ainsi que vous tous, pour la session de printemps de la Commission permanente de l’AP-OTAN.

C’est non seulement émouvant mais aussi juste d’inaugurer la session par rendre hommage à l’une de nos éminentes collègues, une femme politique qui s’est distinguée au niveau national et international. Elle a commencé sa carrière comme députée européenne en 1984 et elle l’a finie comme vice-présidente de l’AP OTAN. Ces deux postes au début et à la fin de sa vie politique - au Parlement européen et à l’OTAN - symbolisent non seulement son propre engagement, mais aussi l’engagement de son pays, l’engagement de notre pays envers les valeurs européennes fondamentales, sur lesquelles nous avons construit notre histoire d’après-guerre et notre prospérité et perspectives d’après-guerre. Et la carrière réussie de Marietta Giannakou, à laquelle nous avons rendu hommage tout à l’heure par une minute de silence, par des fleurs et des pensées, sa carrière nous passe le message de poursuivre cet effort, d’améliorer les institutions euro-atlantiques, d’améliorer l’UE en se rapprochant davantage des citoyens et de rendre la mission de l’OTAN encore plus efficace. 

Monsieur le Président, vous représentez les États-Unis, l’État de Virginie, à la façade Atlantique et aux universités avec de grands départements d’études classiques. Hier, vous avez visité le cœur du message classique à l’humanité, le musée de l’Acropole et je suis certain, et je vous ai entendu le dire, que vous avez été impressionné par l’art classique de l’Athènes antique. 

A présent l’OTAN, à la lumière du Sommet de Madrid, ajuste sa stratégie à partir de la Déclaration du Sommet de Lisbonne il y a 12 ans, jusqu’à la décision qui sera annoncée à Madrid sur le nouveau concept stratégique basé sur « l’approche à 360 degrés », basé à son tour sur « l’Agenda 2030 de l’OTAN ». Je voudrais parler des valeurs classiques de l’OTAN, qui sont les racines de l’OTAN, et qui doivent absolument continuer à nous guider dans le monde contemporain et dans nos décisions actuelles.

Monsieur le Président, un de vos éminents collègues, Arthur Vandenberg du Michigan, a été l’un des architectes de l’OTAN ; la « résolution Vandenberg » de 1948 a conduit, au printemps 1959, à la création de l’OTAN. Cette personnalité importante, ce parlementaire, avait prononcé un discours classique devant le Sénat américain le 10 janvier 1945. Et c’est ce discours qui a conduit à la création de l’OTAN. La Grèce a été mentionnée dans ce discours. Voilà ce que Arthur Vandenberg a déclaré au Sénat américain le 10 janvier 1945, quelques mois avant la capitulation du Japon : « Quand M. Churchill a pris la parole devant le Parlement britannique le 15 décembre dernier, pour défendre ses propres actions en Grèce [...] il a déclaré : sans aucun doute, le moment venu, les États-Unis vont prendre leurs propres décisions [...] afin d’empêcher le déclenchement d’une guerre future». Et il l’a expliqué : « Il y a deux façons de le faire. La première est par des actions individuelles exclusives, où chacun essaie de se débrouiller seul. L’autre est par des actions communes où on s’engage à prendre soin les uns des autres ». Il a traité l’ancienne manière de « fraternité de la guerre » et la nouvelle manière de « fraternité de la paix ». Et ensuite, il a dit : « Mais je ne crois pas qu’une nation puisse dorénavant se protéger par ses actions individuelles. [...] Nous devons gagner ces guerres au plus vite possible et avec le minimum de pertes. Nous devons donc avoir un maximum de coopération entre les Alliés et un minimum de frictions entre eux. »

Et c’est sur cette base, à partir de ce discours, qu’a été créé plus tard le Traité de l’Atlantique Nord, qui a été signé aux États-Unis un mois avant la fin du blocus de Berlin et qui a démontré la détermination du monde libre à maintenir son indépendance et à se protéger en garantissant la démocratie et la prospérité.

Hier, vous avez visité l’Acropole. Sur l’Acropole, il y a 2 500 ans, l’équivalent du discours de Vandenberg sur la défense individuelle et collective a été prononcé pour la première fois par un jeune Athénien de 18 ans qui, comme de tradition, dès qu’il est devenu adulte, il est devenu aussi citoyen et soldat. Selon le serment éphébique des jeunes Athéniens, quand ils recevaient un bouclier et une lance pour la première fois : « Je ne déshonorerai pas mes armes sacrées et je n’abandonnerai pas mon voisin là où je serai en rang ; je défendrai ce qui est sain et sacré, et ne remettrai pas à mes successeurs la patrie amoindrie, mais plus grande et plus forte, agissant seul ou bien avec tous. » Confronter seul les attaques, c’était ça l’exemple précédent. Cet exemple-ci avec l’OTAN, c’est de confronter les attaques collectivement. Et même si nous cherchons de jolis mots pour décrire le cours actuel de l’OTAN, comme « concept stratégique », « projet 2030 », « approche à 360 degrés », les termes classiques sont plus sûrs et plus expressifs que nos expressions plus récentes. A propos de l’expressivité des formules plus anciennes, je mentionnerai que le 18 février 1952, dans cette même salle, le Parlement hellénique a ratifié, à une majorité écrasante, l’adhésion de la Grèce à l’OTAN et un éminent politicien conservateur de l’époque, Konstantinos Tsaldaris, qui avait été Premier ministre à une époque difficile, a décrit le Traité de l’Atlantique Nord comme la « pierre tombale de l’idée de toute guerre future ».

Mesdames et Messieurs, chers collègues, mon pays a toujours été loyal envers l’Alliance atlantique et surtout envers la sécurité collective et a toujours eu de grandes attentes envers l’OTAN. Lorsque l’humanité retenait son souffle, à la fin du mois d’octobre 1962, en raison de la crise des missiles de Cuba, l’ambassadeur soviétique à Athènes Nikolai Korukine a rendu visite à Evangelos Averoff, ministre grec des Affaires étrangères, et lui a dit les mots suivants, que je lis d’un vieux dossier du ministère des Affaires étrangères : « Le gouvernement grec approuve le blocus américain. Si tel est le cas, la Grèce assume une grande responsabilité, car il est clair que l’activité actuelle des États-Unis puisse conduire au désastre. Il semble que vous soutenez les activités pirates des États-Unis. La Grèce doit reconsidérer ses responsabilités, car si l’Union soviétique imitait les Américains, nous devrions imposer un blocus à la Grèce, d’autant plus que vous stockez des armes visant le Pacte de Varsovie ; si cela continue, il y aura la guerre. »

Et la réponse du ministre grec des Affaires étrangères face à la menace soviétique au moment le plus difficile de la guerre froide était : « Les accusations contre les États-Unis ignorent le fait que les États-Unis, en prenant les mesures qu’ils ont prises, visaient à empêcher une attaque. Et malgré tout, Monsieur l’Ambassadeur, la position de la Grèce est celle d’un membre loyal de l’OTAN et nous n’avons pas peur de la guerre ». Je vous ai donné cet exemple pour vous montrer combien la Grèce a toujours été loyale envers l’OTAN. Et je vous rappelle les paroles de Vandenberg, selon qui, en tant que membres de l’OTAN, on doit veiller à avoir le maximum de coopération et le minimum de friction. C’est donc ainsi qu’aujourd’hui mon pays participe aux sanctions contre la Russie. Le Président Zelensky s’est adressé au Parlement hellénique il y a trois jours par téléconférence et il nous a parlé des souffrances de son pays à cause de l’invasion barbare de la Russie. Vous vous trouvez dans un pays qui, à ses dépens, n’a pas remis en cause son appartenance à l’OTAN et maintenant elle participe et exprime des points de vue fructueux sur sa transformation stratégique, qui doit prendre en compte non seulement les menaces contre la sécurité, mais aussi les problèmes actuels de la crise climatique et de la crise des migrants.

Je vous souhaite donc la bienvenue au Parlement hellénique. Je vous souhaite la bienvenue en Grèce, dont les valeurs classiques traversent encore les textes classiques de l’OTAN et dont les valeurs classiques de liberté et de démocratie sont la seule raison pour laquelle nous devons continuer à assurer la sécurité, non seulement de nos membres, mais du monde entier, si nous souhaitons qu’il soit démocratique et prospère.


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