Athènes, le 22 octobre 2021

Intervention du Secrétaire General du Parlement Hellénique lors de la réunion des Secrétaires Générales et des Secrétaires Généraux de Parlement des États-membres du Conseil de l’Europe

Dans le cadre des travaux de la Conférence européenne des Présidentes et Présidents de Parlement des États membres du Conseil de l'Europe, les Secrétaires Généraux de Parlement ont tenu leur réunion sur le sujet «Parlements après la pandémie, la voie à suivre». La réunion était présidée par la Secrétaire Générale de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe, Dr Despina Chatzivassiliou, et le Secrétaire General du Parlement Hellénique, m. Giorgos Mylonakis.  

S’adressant aux Secrétaires Généraux - Générales de Parlement qui se trouvent à Athènes à l’occasion de la Conférence, m. Mylonakis a dit:

«Chers collègues,

Je me réjouis du fait que trente-six Secrétaires Généraux - Générales de Parlement sommes réunis ici afin d’échanger des points de vue, des expériences et de bonnes pratiques, malgré les difficultés et les restrictions que la pandémie continue à nous imposer.

C’est un grand honneur pour nous d’accueillir et de Co-organiser, pour la première fois a Athènes, le berceau de la Démocratie, la Conférence des Présidentes et Présidents de Parlement, et notamment dans l’année qui constitue un jalon important pour nous, étant donné que c’est l’année du bicentenaire depuis la Révolution Grecque. 

La pandémie a affecté tous les volets de nos activités économiques, politiques et sociales. Nous avons tous été appelés à exécuter nos tâches dans des conditions difficiles et sans précèdent.

Les quarantaines et la nécessité d’éviter les rassemblements dans les espaces fermés – et pas seulement – ont perturbé le fonctionnement normal des Parlements. En plus, nous n’avions pas de temps à perdre, nous devions tous nous adapter à ces circonstances exceptionnelles. Nous avons essayé plusieurs solutions différentes, selon le cas, dans les différents secteurs et en fonction du cadre qui régit le fonctionnement de chaque Parlement.

Plusieurs Parlements ont fait des changements à leurs procédures, ont beaucoup utilisé le travail à distance et les réunions numériques et ont voté un volume important de législation d’urgence. Des gestes qui ont été largement déterminés par des restrictions constitutionnelles, les infrastructures des systèmes informatiques rendant disponibles les données sanitaires mais aussi par les corrélations politiques.

Au Parlement Hellénique, par exemple, nous avons amendé notre Règlement et nous avons poursuivi notre fonctionnement normal ajustant continuellement les limites en matière de présence physique des députés et de notre personnel, en fonction des données épidémiologiques du moment. En fait, nous avons adopté un modèle de fonctionnement hybride en minimisant la présence physique grâce aux possibilités que la technologie nous donne aujourd’hui. Nous avons limité ces activités qui ne sont pas directement liées avec le travail parlementaire, comme les programmes éducatifs et culturels ou les visites par le public aux lieux du Parlement.  

Hormis les difficultés auxquelles nous avons été confrontés, la pandémie s’est avérée une occasion unique pour le renouvellement et la mise à jour des systèmes et des services. En quelques mois, nous avons adopté toute une série de nouvelles technologies. Nous avons mis au point un nouveau système de protection et de contrôle des réseaux du Parlement, une nouvelle   plateforme multifonctionnelle pour les députés et leurs assistants, aussi bien qu’un système informatisé pour l’enregistrement et la transcription au service sténographique.

Nous avons aussi renouvelé les infrastructures matérielles et techniques dans nos salles de réunion afin de faciliter la tâche des commissions parlementaires en cas d’accès à distance ou de besoin d’interprétation en plusieurs langues. De cette manière, nous sommes parvenus à maintenir notre programmation législative et de poursuivre normalement la tâche du contrôle parlementaire tout en protégeant la santé de nos députés et de nos employés.

Cette dynamique de réforme a déjà porté ses fruits qui sont là pour rester. La pandémie a ouvert de nouveaux horizons qui constituent un capital pour l’avenir.

Il est bien connu d’ailleurs que les Parlements, en leur qualité d’institutions représentatives, se doivent d’assurer, par le biais du contrôle parlementaire et les procédures de législation correcte, que les politiques planifiées et mises en œuvre de la part des gouvernements répondent aux besoins des citoyens et sauvegardent leurs droits. Étant donné que la pandémie est encore là, nous devrons consolider des mécanismes qui appuient ces procédures davantage.

Nous avons le devoir de valoriser les enseignements tirés de la pandémie afin de développer des dispositifs d’urgence, qui pourraient affecter notre fonctionnement, tel une catastrophe naturelle, une crise économique prolongée ou même une attaque cybernétique.   

Dans la période d’incertitude croissante que nous vivons, les citoyens doivent pouvoir faire confiance à leurs institutions représentatives, c’est à dire, à nous, les Parlements.

Le respect de la Constitution et le rôle de surveillance de la part des Parlements sont d’une importance majeure en assurant, tant une législation correcte que le contrôle du Pouvoir Exécutif. Il est clair que la prise de mesures d’urgence ne doit pas se faire aux frais de l’ordre constitutionnel ou du bon fonctionnement du pouvoir législatif. 

Dans cette direction, la collaboration étroite entre nos Parlements, l’échange de bonnes pratiques, ainsi que la collaboration avec des Organismes multilatéraux, constituent la pierre angulaire de notre action vis-à-vis des défis auxquels nous sommes confrontés. C’est seulement de cette façon que le savoir-faire nécessaire peut être transmis et les stratégies indiquées se développer pour faire face aux crises et assurer le fonctionnement correct des procédures parlementaires, sauvegarder la légitimité, renforcer la transparence de la politique exercée. C’est là, la contribution la plus importante de la part du Centre Européen de Recherche et de Documentation Parlementaires qui est devenu un outil précieux que nous devons valoriser davantage. 

Des journées thématiques sur la base des résultats et des rapports périodiques sur des sujets d’actualité brûlants, comme la sécurité des réseaux et la transition numérique, seront d’une utilité particulière, à mon avis, à notre effort commun. Cette crise nous a enseigné beaucoup que nous ne devons pas oublier. Elle nous appris à penser en dehors des sentiers battus et de faire un usage intelligent de tous les moyens que nous possédons; elle nous a aussi enseigné que la solidarité internationale va de pair avec la sécurité sanitaire et qu’ensemble, nous sommes plus forts.

Je souhaite que le débat d’aujourd’hui devienne le tremplin vers un approfondissement de notre collaboration sur les sujets d’un intérêt commun entre nous.

Je vous remercie."

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