Bureau de presse
Athènes, le 9 mars 2021
Entretien des membres de la commission de la défense nationale et des affaires étrangères du Parlement hellénique avec des membres de la commission des affaires étrangères du Congrès des députés de l’Espagne

Le comportement menaçant de la Turquie dans le sud-est de la Méditerranée, la solidarité entre les États membres de l’UE, la question de l’immigration, la lutte contre la pandémie, les problèmes affectant la Méditerranée et les relations Grèce-Espagne ont fait l’objet de discussions via visioconférence entre les membres de la Commission permanente de la défense nationale et des affaires étrangères du Parlement hellénique et la commission des affaires étrangères du Congrès de l’Espagne.
La réunion conjointe s’est ouverte par une intervention de Pau Marí-Klose, président de la commission des affaires étrangères du Congrès de l’Espagne, qui a évoqué le bon niveau des relations bilatérales, les défis auxquels l’UE est confrontée en raison de la pandémie et la gestion du Fonds de relance, l’effort conjoint sur les questions de paix et de démocratie et les problèmes posés par l’instabilité dans de nombreux pays aux frontières maritimes du bassin méditerranéen en Afrique du Nord et en Asie.
Les députés espagnols, membres de la commission des affaires étrangères du Congrès, après avoir souligné les bonnes relations entre les deux pays, ont évoqué les défis communs auxquels la Grèce et l’Espagne sont confrontées en raison de l’insularité. Ils se sont concentrés sur les développements liés à la question de l’immigration et l’attitude de certains États membres de l’UE concernant le partage des charges, ils ont élaboré les effets du changement climatique et ils ont souligné la nécessité de bénéficier des ressources fournies par le Fonds de relance pour la transition numérique des deux pays.
Les députés grecs ont souligné la question des provocations de la Turquie et la nécessité d’une expression concrète de solidarité de la part des États membres de l’UE dans leur ensemble, en vue du prochain Conseil de l’UE.
« C’est la première fois que nous sommes confrontés à une crise aussi profonde, longue et intense avec la Turquie, qui a commencé avec l’instrumentalisation de la question de l’immigration il y a un an et a culminé en été avec l’agression provocatrice accrue et les menaces de guerre. La politique d’apaisement menée par l’Europe n’a pas porté ses fruits, l’UE doit faire preuve de la solidarité concrète envers deux de ses États membres, menacés par un pays candidat », a noté le président de la commission de la défense nationale et des affaires étrangères, M. Konstantinos Gioulekas.
Le vice-président de la Commission, M. Anastasios Dimoschakis, a concentré son intervention sur l’instrumentalisation de l’immigration de la part de la Turquie et les problèmes résultants pour la Grèce.
Le rapporteur de la Nouvelle Démocratie, M. Christos Dermentzopoulos, a noté que l’UE est un édifice construit pour l’élimination de la guerre et la croissance de la prospérité, valeurs actuellement menacées par l’agression turque, et il a fait référence à la position commune de la Grèce et de l’Espagne pour l’adoption du certificat de vaccination européen, qui, a-t-il dit, facilitera la réouverture des industries touristiques des deux pays.
Le rapporteur de SYRIZA, M. Georgios Katrougalos, a souligné la nécessité pour l’UE d’avoir une voix unie et une autonomie par rapport aux États-Unis au niveau de la diplomatie et la défense ; il a également noté que « le gouvernement de coalition des partis progressistes en Espagne est une expérience intéressante », soulignant qu’une gouvernance progressiste est une condition préalable nécessaire dans l’UE afin de s’éloigner, a-t-il dit, du modèle économique néolibéral.
Le rapporteur du Mouvement pour le changement, M. Andreas Loverdos, a évoqué en particulier la question de l’immigration, demandant aux députés espagnols de ne pas soutenir le nouveau pacte sur l’immigration et l’asile, car, comme il l’a souligné, cela n’entraine aucune amélioration ; au contraire, il fera peser sur les États membres. La députée de SYRIZA, Mme Theodora Tzakri, a également critiqué le nouveau pacte sur l’immigration et l’asile, qui est en cours d’élaboration.
M. Kostas Chitas, rapporteur du parti Solution grecque, a évoqué un conflit d’intérêts entre les États membres de l’UE, qui empêchent l’expression de la solidarité pour la Grèce face à l’agression turque, soulignant la contribution de l’Espagne au programme d’armement de la Turquie.
La rapporteuse de DiEM25, Sofia Sakorafa, a également évoqué la question de la coopération entre l’Espagne et la Turquie dans le secteur de la défense. Elle a critiqué la politique économique de l’UE à l’égard des PME confrontées à de graves difficultés dues à la pandémie et a présenté la proposition d’annuler leurs dettes.
Le Président de la Commission des programmes et contrats d’armement, M. Athanasios Davakis, s’est félicité de l’intérêt de l’industrie espagnole de la construction navale pour la participation au programme d’armement de la marine hellénique, qui est, comme il l’a dit, une occasion d’approfondir la coopération dans l’industrie de la défense, ce qui est à son tour une condition nécessaire pour le développement de ce secteur de l’UE. Enfin, se référant aux réserves de l’Espagne pour les sanctions de l’UE envers la Turquie, M. Davakis a noté que seule une action commune coordonnée de l’Europe pourrait envoyer un message au pays voisin.
Photos haute résolution

1

2
Back